du 26 au 28 novembre 2018
Limoges
organisé par Didier Tsala Effa, Stephano Montes et Albert Piette
Université de Limoges, CeRes, Chaire e-santé, bien vieillir et autonomie.
Programme
Le programme complet est disponible ici.
Présentation
Peut-on considérer l’existence humaine comme objet d’études à part entière ? Quand on parle d’existence, qu’est-ce qu’on désigne ? Quels instruments et quelles méthodes peut-on utiliser et à quelles disciplines peut-on avoir recours afin de mieux saisir l’existence ? L’existence dont nous voulons parler, c’est celle des humains. L’existence, n’est-ce pas celle d’individus en particulier ? Comment les observer ? A propos d’existence, est-il pertinent de parler de recherche de terrain ?
Dans ce colloque, nous entendons nous focaliser sur l’existence et sur ses composantes possibles afin de répondre à ces quelques interrogations et sans aucun doute à d’autres encore. L’existence – comme notion et comme pratique – est fuyante, non facilement maîtrisable à l’intérieur d’une seule forme de savoirs ou de théories. L’existence paraît presque évidente. Chacun vit le plus souvent dans la routine. Penser l’existence implique au contraire de révéler, entre autres, les automatismes qui la caractérisent et d’en donner une définition. L’existence tend aussi à s’écouler de manière implicite et à faire surface quand un fait imprévu bouleverse la routine, fait irruption dans l’ordinaire et en change sa régularité. Chacun alors réfléchit – ou est contraint de réfléchir – sur le « sens » de l’existence confrontée à la vie, la mort, la violence, la maladie ou un accident. Il n’est pas surprenant, par conséquent, de voir que le sens attribué à l’existence soit étroitement associé aux rites mis en oeuvre par les cultures afin de domestiquer le danger représenté par diverses souffrances et vulnérabilités. Il en est ainsi des questions légitimes autour des âges de la vie et notamment celle liée au grand âge. Par exemple, il est possible d’envisager le grand âge en tant que processus, c’est-à-dire comme conséquence naturelle liée à la sénescence de tout organisme. Mais il est aussi possible d’en parler pour en spécifier les formes précises qu’il suppose (exigences, besoins, contraintes) c’est-à-dire dans sa singularité en tant forme d’existence en soi. L’une et l’autre lecture induisent de fait des régimes de sens et même des formes de vie différents. Si un point de vue biologique pourrait suffire pour débattre de la vieillesse comme processus, les enjeux sont évidemment plus larges ; ils sont anthropologiques, sémiotiques, bien évidemment, mais aussi philosophiques, sociologiques, politiques, et même économiques, stratégiques et industriels. Le colloque sera l’occasion de faire le point sur de tels enjeux.
Il est également probable qu’une réflexion sur l’existence conduise à une nouvelle définition de l’exotisme et de l’ethnographie car, en tant qu’objet d’étude, l’existence peut difficilement être considérée comme un ailleurs exotique.
A partir de ces différents points, on entend dans ce colloque, interroger, d’une part, les aspects ordinaires et/ ou extraordinaires de l’existence à l’intérieur d’une ou plusieurs situations ou cultures ; et, d’autre part, les enjeux théoriques et méthodologiques de l’anthropologie et de la sémiotique, en particulier le rôle de l’observateur-participant, en tant qu’il découpe le monde dans une perspective spécifique et située. Compte tenu des questions en jeu, ce colloque est le deuxième d’une série de rencontres (le premier a eu lieu à Palerme les 6 et 7 décembre 2017) qui se tiennent sur une base annuelle et itinérante, en Europe
et ailleurs.
Informations pratiques
Salle des Actes
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
39e, Camille Guérin
87000 Limoges
Inscriptions via ce lien.