Pour Paolo
Je considérais Paolo comme un frère. Chercheur infatigable, abax agraphicus, sans doute, comme disait Eco, il était ouvert à toutes les disciplines qui pouvaient apporter quelques informations sur le fonctionnement de la société. Doué d’un sens profond de la diplomatie, on aurait dit que partout où il enseignait, il était capable d’établir un consensus entre les sociologues, les linguistes, les historiens de l’art, les théoriciens de la littérature, qu’il soit à Santa Barbara, à Palerme, à Bologne ou à Venise. Il faisait le pont entre les cultures, en souriant. Installé à Paris, il fit merveille à la direction de l’Institut culturel italien. Il savait faire partager son admiration pour ses amis italiens, peintre comme Adami, ou écrivain comme Italo Calvino. Face à un auditoire qui appréciait son goût pour les récits, et qu’il charmait, il ne manquait pas de le tenir pour complice par des formules comme : « Comme vous le savez mieux que moi… ». Il était un maître de la persuasion.
J.C. Coquet
Université de Paris VIII