Anne Beyaert-Geslin. Insaisissable vivant Une sémio-anthropologie de l’art (2024)

Présentation

La crise écologique suscite un réveil de la sensibilité. Elle nous invite à observer les végétaux et les animaux pour envisager d’autres manières d’être vivant que la nôtre et saisir le souffle de la vie qui nous lie à eux. Mais peut-on saisir le vivant ? Les langages ne sont- ils pas des constructions qui, capables de « dire » les mille et une choses du monde, les laissent toujours intouchées ?

Cet essai assume l’aporie de l’anthropomorphisme et
fait dialoguer la sémiotique, l’anthropologie et les théories
de l’art pour évaluer la capacité des langages visuels (peinture, photographie, installation, etc.) à saisir le
vivant. Il décline trois régimes de l’énonciation artistique :
la représentation qui ajoute seulement un effet de vie au simulacre d’une présence, l’ostension qui présentifie l’existant non humain lui-même et, via l’agence, le fait rayonner en tant qu’œuvre, et l’instauration qui restitue
cette présence vive et évolutive. Accessible aux non- sémioticiens, la discussion théorique alterne avec des analyses d’œuvres (C. Soutine, G. Penone, G. Hauray,
en particulier) qui précisent la relation construite avec le vivant.

Collection Semiotica Viva

Parcourir l’histoire de l’art naturaliste à partir de ses motifs pour préciser notre relation aux plantes et aux bêtes nous porte aux lisières statutaires de l’art, là où il touche à l’horticulture ou à l’entomologie, notamment, là aussi où le vivant, réclamant ses droits, requalifie le médium pour privilégier toujours la performance.

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