du 1er au 4 juillet 2015
Luxembourg
organisé par l’Association Française de SémiotiqueUniversité du Luxembourg
La problématique retenue pour cette rencontre est « Sens et médiation. Substances, supports, pratiques : matérialités médiatiques ». Vous en trouverez le texte d’orientation ci-dessous.
Les propositions de communication devront être soumises via le site du congrès (http://www.afscongres2015.uni.lu) (onglet « soumissions ») avant le 1er octobre 2014. Les résumés devront impérativement compter entre 1500 et 3000 caractères, bibliographie et espaces compris.
Les propositions (en français ou en anglais) seront soumises anonymement aux experts du comité scientifique. Les critères guidant leur évaluation seront la pertinence sémiotique de la communication, son adéquation au thème du congrès et son originalité. Le comité se réserve le droit de décider des modalités de communication pour des raisons de cohérence thématique ou de gestion du programme.
Les résultats de la sélection seront communiqués le 20 décembre 2014.
Pour toute information complémentaire, veuillez consulter le site du congrès (http://www.afscongres2015.uni.lu) ou envoyer un mail à l’adresse suivante : afsluxembourg2015@gmail.com.
Nous vous rappelons que, pour pouvoir participer au congrès, il sera nécessaire d’être en ordre de cotisation AFS (adhésion annuelle : 45 euros). Cette dernière permettra de recevoir un numéro de la revue de sémiotique Signata. Annales des sémiotiques/Annals of Semiotics (éditée par les Presses universitaires de Liège) (http://www.signata.ulg.ac.be/).
Nous nous réjouissons à l’idée de vous accueillir à Luxembourg.
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Sens et médiation
Substances, supports, pratiques : matérialités médiatiques
Le concept de médiation, au cœur de la dialectique, traverse toute l’histoire de la philosophie. A l’écart de cette tradition, il connaît aujourd’hui un renouveau d’actualité dans les sciences humaines si on en juge par le nombre de séminaires, de colloques et de publications qui lui sont consacrés. Or, comme pour un certain nombre de notions-vedettes, l’empan sémantique de la médiation est considérable : du langage ordinaire au métalangage théorique, du plus particulier et du plus concret (médiation sociale) au plus général et au plus abstrait (la fonction sémiotique comme médiation) et du plus spécialisé au plus transdisciplinaire (philosophie, sociologie, sciences politiques, psychologie, communication, etc.). D’où l’intérêt et la nécessité d’interroger d’un point de vue sémiotique la notion de « médiation » elle-même, d’envisager les modalités de sa relation avec les termes – et les domaines – qui en sont dérivés ou qui lui sont apparentés (médias, medium, médiété, médiatisation, remédiation, etc.), et d’évaluer sa pertinence sémiotique.
Une manière d’appréhender ce concept et les champs d’étude vers lesquels il nous projette peut consister à partir des substances, des supports et des pratiques médiatiques. Dans les termes mêmes de Hjelmslev et de Greimas, on peut affirmer que, puisque la sémiotique n’est pas seulement une sémantique, elle est censée prendre en compte – pour ainsi dire constitutivement – l’articulation complexe, stratifiée et multidimensionnelle des plans du contenu et des plans de l’expression.
Il s’agit de se demander, par exemple, quels concepts la sémiotique mobilise pour étudier une affiche publicitaire au coin d’une rue en la distinguant d’un tableau accroché au musée, ou pour construire le sens d’un roman en en soulignant les différences par rapport à une série télévisée. Surtout, en quoi la réponse à cette question exige-t-elle la prise en considération des supports et des pratiques médiatiques (au sens le plus large) ? Dans quelle mesure leur étude constitue-t-elle un défi pour la sémiotique contemporaine ? En quoi la question des supports et des pratiques médiatiques implique-t-elle de penser les rapports entre médiation et médiatisation ?
Face à ces demandes, la sémiotique n’est pas démunie. Au cours des vingt dernières années, plusieurs pistes ont été explorées. On peut ainsi renvoyer aux différentes études portant sur la perception (où l’on a exploré la synesthésie et précisé la distinction sémiotique entre les modes sensoriels), sur les supports (où l’on a développé une sémiotique de l’objet), sur les pratiques sémiotiques (où l’on a franchi les bornes du texte comme « tout de signification »), sur les statuts (où l’on a étudié, par exemple, pour un même objet, son passage du scientifique au religieux ou à l’artistique, etc.), sur les espaces enfin (où l’on a approfondi les dimensions tensives et aspectuelles de la spatialité). À présent, il est urgent de faire le point collectivement et de pousser la réflexion plus avant.
Nous proposons quatre pistes correspondant à quatre grands types de « médiations sémiotiques » :
– Les médiations sensorielles (cf. les qualités sensibles et leurs effets relationnels).
– Les médiations langagières (cf. les différents langages, de la peinture, du cinéma… ; le problème de la traduction intersémiotique).
– Les médiations techniques et institutionnelles (cf. les spécificités du numérique et ses implications sur la redéfinition des usages et des pratiques).
– Les médiations socio-sémiotiques (cf., en relation avec le domaine politique, les phénomènes de (dé)ritualisation dans le champ médiatique stricto sensu, avec le développement des réseaux sociaux).
En s’inscrivant, sans exclusive, dans l’une ou l’autre de ces pistes de recherche, les communications pourront mettre à l’épreuve la notion de médiation – et les objets ou pratiques qu’elle spécifie –, soit à travers des confrontations terminologiques autour du noyau « média- », avec leurs expansions discursives, soit à travers des études de cas issues des différents domaines de spécialité des sémioticiens, soit à travers des propositions d’échange disciplinaire susceptibles d’éclairer la problématique proposée.
Les langues du congrès seront le français et l’anglais.