LA RENCONTRE DE LA SÉMIOTIQUE ET DES SCIENCES HUMAINES
Organisation de l’Atelier par Anne Beyaert Geslin et Ludovic Chatenet
Argumentaire
A la différence de la botanique ou de la zoologie par exemple, la sémiotique n’a pas de domaine attribué par un objet d’étude spécifique. Théorie générale du sens1, elle étudie largement les méthodes de la signification et « analyse tout ce qui, dans une culture donnée est porteur de sens, quel que soit le support sensoriel de la perception »2, ce qui ne l’empêche pas de sectoriser son attention pour des études de sémiotique littéraire ou visuelle, par exemple. Ce champ d’expertise très étendu croise donc largement, à moins qu’il ne recouvre même, celui d’autres disciplines. Si les recoupements les plus attendus concernent la linguistique, la philosophie, la sociologie et, pour la sémiotique visuelle, l’histoire et les sciences de l’art, la sémiotique a aussi croisé récemment le chemin du design, de l’anthropologie et de la biologie et s’approche peu à peu de la géographie.
Ces recoupements interdisciplinaires recouvrent des cheminements individuels de chercheurs, avec des mouvements de sortie ou d’entrée. De la même façon que le sémioticien s’intéresse aux sciences de l’art ou aux mathématiques, le biologiste et le designer peuvent découvrir la sémiotique et lui adresser une certaine demande de méthode. Ce sont ces entrées qui retiendront l’attention dans l’atelier de sémiotique du MICA (2018-2019).
Comment arrive-t-on en sémiotique ? En partant de quelles disciplines et avec quelle demande ? Au-delà des histoires individuelles susceptibles d’intégrer la sémiotique à une quête du sens de la vie, il s’agit, au travers des témoignages de chercheurs, de mieux saisir les croisements épistémologiques et méthodologiques, de comprendre ce que la sémiotique apporte aux vastes domaines qu’elle recoupe, nourrit et dont elle s’inspire elle-même. Qu’attend-t-on de la sémiotique ? Quel est précisément son apport aux sciences humaines ? Quelle est aussi, après tout, l’efficience de sa méthode ? La demande la réduit-elle au statut de simple « boîte à outils » pour les autres disciplines ? Au contraire, un véritable dialogue épistémologique et méthodologique est-il possible ? La confrontation interdisciplinaire n’expose-t-elle pas la discipline sémiotique au risque de la dislocation, conséquence d’une sectorisation excessive, ou concourt-elle au contraire à mettre à l’épreuve et à affûter le socle de ses fondamentaux ? Nous attendons l’expertise des invités de l’atelier pour mieux comprendre la place de la sémiotique parmi les sciences humaines.
1 Groupe μ, Principia Sémiotica. Aux sources du sens, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2015, p. 251.
2 Joseph Courtés, La sémiotique du langage, Armand Colin, 2007, p. 7.
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Informations pratiques
Lieu et horaire
Salle 033 de la Maison de la Recherche de l’Université Bordeaux Montaigne
14h – 17h30
Calendrier
12 octobre 2018, 25 janvier 2019, 22 février 2019, 22 mars 2019, 19 avril 2019
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